Selon une enquête de l’IFOP pour l’Observatoire des cuisines populaires, la transmission culinaire se fait majoritairement entre la mère et la fille, mais elle se fait de plus en plus vers le fils. De même que les hommes se mettent de plus en plus à la cuisine et transmettent eux aussi leurs savoirs gastronomiques. Présentée lors d’un colloque ce mercredi 4 février, cette enquête a été menée du 14 au 19 novembre sur 1000 personnes âgées de 18 à 70 ans cuisinant au moins de temps en temps, issues d’un échantillon national représentatif.
On constate que la transmission mère-fille semble assez stable en fonction des générations. Mais il est intéressant de noter que cette transmission semble s’accroître chez les pères. 5% des 50-70 ans ont appris la cuisine avec leur père, contre 16% des 18-24. On peut imaginer que ce chiffre pourrait continuer à croître avec les prochaines générations. Ainsi, les Français apprennent à cuisiner avec d’autres personnes et notamment avec leur mère mais le père semble s’imposer un peu plus dans ce domaine. « Preuve que la société change et que les hommes non seulement se mettent à plus cuisiner mais aussi à transmettre », peut-on lire dans l’enquête.
Néanmoins, dans cet apprentissage, une différence est à noter: les pères transmettent plus pour le plaisir que les mamans, qui quant à elles veulent partager avec leur progéniture les rudiments, les fondamentaux, pour leur donner une certaine indépendance. Lorsqu’on prend la transmission culinaire dans l’autre sens, pour se pencher sur ceux qui transmettent et non ceux qui apprennent, le constat est le même: les femmes transmettent plus que les hommes, de la même manière qu’elles apprennent plus de leur mère que de leur père. 64% des femmes ont déjà appris ou ont l’intention d’apprendre la cuisine, contre 56% des hommes. 46% des femmes ont déjà appris à quelqu’un à cuisiner, contre 34% des hommes. Cette transmission se fait, comme on peut facilement le supposer, plutôt vers la fille que vers le fils même si cette différence tend à s’atténuer, encore une fois, au sein de la génération suivante.
Evidemment, tout n’est pas aussi simple, car les sources d’apprentissage sont multiples: livres, magazines, journaux, internet, télévision. La cuisine s’apprend donc seul, mais elle est aussi enseignée, par exemple, par les amis. « A l’origine, une personne sur deux a appris à cuisiner avec quelqu’un. Sans surprise, cette personne est majoritairement la mère, mais le rôle de la grand-mère et du père est loin d’être négligeable, comme celui du conjoint et des amis ensuite », analyse le sociologue Thibaut de Saint Pol.
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