C’est aujourd’hui la journée mondiale de lutte contre l’homophobie mais où en est la France concernant les violences LGBTphobes ?
Nous fêtons cette année le cinquième anniversaire du mariage pour tous. Et pourtant, selon le rapport annuel de SOS Homophobie (paru ce mardi 15), les violences ont augmenté en 2017. Ou du moins, on observe une hausse des témoignages des victimes. SOS Homophobie a ainsi reçu 1650 témoignages et signalements d’actes LGBTphobes, ce qui constitue une augmentation par rapport à l’année précédente : les agressions physiques, notamment, sont en hausse de 15%. Mais les violences comprennent aussi les manifestations de rejet (présentes dans 62 % des témoignages), les insultes (52 %), les cas de discrimination (34 %), de harcèlement (20 %) ou encore de menaces et chantage (19 %). Et cette haine ne se limite pas à la rue, mais se manifeste aussi sur Internet (22 % des cas). Dans le même esprit, le bilan du service statistique ministériel de la sécurité intérieure relevait ce mardi 1 026 infractions LGBTphobes rapportées aux forces de l’ordre en 2017, comprenant 262 actes de violences physique ou sexuelle.
Derrière les chiffres, il y a de nombreuses histoires de ces violences parfois physiques, parfois « ordinaires », comme pour Bertrand, régulièrement victimes d’actes d’intimidations et d’insultes dans son quartier, ou pour Delphine, qui doit réfléchir chaque geste affectif, ou encore sélectionner ses médecins…Libération leur donne la parole.
Joël Deumier, le président de SOS Homophobie, partage son analyse de la situation dans ce même article de Libération :
«Les victimes témoignent de plus en plus. Nous, quand on réagit, on passe parfois pour des rabat-joie. Mais il faut le faire. Car je crois qu’il reste encore une forme de tolérance face à l’homophobie, alimentée notamment par les discours bruyants de la Manif pour tous, Alliance Vita, Sens commun… Autant de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes mais auxquels on ne ferme pas le clapet.»
Et ceux-ci se font en effet encore entendre, en particulier lors des Etats généraux de la bioéthique, avant l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, comme promis par le gouvernement.